Le répertoire festif de plein air et l‘appartenance culturelle ont naturellement imposé l’utilisation d’instruments traditionnels puissants tels que les fifres, les hautbois, les chalémies....

Voilà donc les hautbois issus de la tradition populaire, bien vivante en catalogne et renaissante en Languedoc, que le groupe introduira en Provence en 1982, ainsi que les cornemuses galiciennes… au grand dam des puristes de l’époque !

Un instrument soufflé à plein poumon, en plein air, un insolent qui sonne haut et fort, un boutefeu qui réveille le corps, qui pousse à la danse, qui porte à la transe !

...comme le fut le satyre Marsyas, compagnon de Dionysos, pour avoir osé se mesurer avec son simple aulos la lyre souveraine d’Apollon, une déchirure de la partition céleste des convenances, « un instrument vulgaire et indigne d’un homme de bonne condition » selon Platon.

... il ne s’agit pas ici du hautbois concertant qui au 17éme dû en rabattre et chanter doux pour être admis dans le monde de la musique savante.

Il s'agit bien de cette grande famille d’instruments à anches sonnés par les jongleurs et les ménestriers du moyen-âge et de la renaissance dans toutes les réjouissances et solennités assurant ainsi une bonne circulation musicale entre le village, la ville et le château.

Hautbois catalan, court et à forte conicité donnant un son très puissant initialement utilisé pour soutenir musicalement les traditionnelles Pyramides humaines, les « castels ».

... plus récent, ressemblant fort à son ancêtre, la chalémie médiévale.
Plus doux que la « gralla secca », son jeu tout en souplesse s’allie agréablement aux autres instruments mélodiques du groupe et prend toute sa dimension dans les airs du 16éme et 17éme siècle.

La chalemie, très répandue au Moyen Âge et à la Renaissance, est originaire de l'Espagne musulmane et cousin des Mizmars, Zurna, Rajtas et autre Ghaitas.
Instrument à la sonorité chaude et profonde, elle vient toujours à propos tempérer la voix rustique des grailhes.